CENTRE GENEALOGIQUE DES LANDES

Présidente fondatrice: Mme M.-M. VIGNAU-LOUS

Le Centre Généalogique des Landes a été créé en 1987 à l’initiative de passionnés de la généalogie des familles landaises.

Son siège social est situé dans les locaux de la Société de Borda, à Dax.

Bienvenue aux amateurs de généalogie landaise !

LE CENTRE GENEALOGIQUE DES LANDES : Présentation

Créé en 1987 à l’initiative de Marie-Madeleine VIGNAU-LOUS et sous les auspices de la Société de Borda, le Centre Généalogique du département des Landes se donne pour objectif d’aider dans leurs recherches tous ceux qui ont des ancêtres landais.

Il est installé dans les locaux de la Société de Borda rue Cazade et assure une permanence tous les jeudis après-midi de 14 heures à 17 heures.

Il édite un bulletin trimestriel contenant des « sagas » familiales, des articles d’Histoire locale, des informations diverses, ainsi que des rubriques plus « techniques » (listes d’ascendances, questions-réponses, etc.).

Deux sorties annuelles sont organisées ; elles allient la découverte des pays landais ou aquitains aux joies de la convivialité et de la gastronomie.

Nous avons également été à l’origine de manifestations plus exceptionnelles telles que colloques, conférences, etc.

Des dépouillements ont été réalisés (quelques paroisses ainsi que des minutes notariales).

Par ailleurs, le Centre Généalogique a entamé une politique d’édition et de publication d’ouvrages qui concernent l’Histoire ou la généalogie dans les Landes, en particulier « 11000 Landais morts pour la France en 1914-1918 » qui présente en plus de 700 pages et illustrations le résultat d’un très important travail de recension de tous les « Poilus » landais à partir des monuments aux morts.

Enfin, depuis 1999, le C.G.L. anime un site sur Internet ( Adresse : http://www.cglandes.org)

Cela lui permet de se faire connaître des « internautes », de communiquer par le biais des « courriels », mais aussi de rendre des services aux généalogistes qui effectuent des recherches dans les Landes.
On y trouve :

PUBLICATIONS DU CENTRE GENEALOGIQUE DES LANDES

Les bulletins, numéros spéciaux, brochures, etc., sont à commander au Centre Généalogique des Landes 27, rue Cazade 40100 DAX
Télécharger ou imprimer le bon de commande

N° 23 (Spécial Jean RAMEAU, troisième trimestre 1992)
N° 25 (Premier trimestre 1993)

NOS ACTIVITES

Composition du Conseil d’administration (“Who’s who ?”)

Permanences

Tous les jeudis de 14 heures à 17 heures
Notre adresse : 27, rue Cazade, 40100 DAX

(Locaux de la Société de Borda)

Le Centre Généalogique des Landes organise chaque année au moins deux sorties (une au printemps et une en été) à visée généalogico-historico-gastronomique, et qui allient la découverte des pays landais ou aquitains aux joies de la convivialité.

Chronologie des activités diverses du Centre Généalogique des Landes (sorties, conférences, etc…) depuis sa création en 1987.

2007

2006

2005

2004

2003

2002

2001

2000

1999

1998

1997

1996

1995

1994

1993

1992

1991

1990

1989

1988

1987

Pour adhérer et vous abonner à notre bulletin.

ARTICLES EN LIGNE

LE TEMPS DES CAPITAINES BLAISE DE MONLUC ET LES LANDES

Cyril DELMAS-MARSALET

Blaise DE LASSERAN DE MONTESQUIOU 1, seigneur de Montluc 2 et Estillac 3, plus connu sous le nom de “MONLUC”, est une figure majeure de l’art militaire du XVIe siècle.C’est aussi un gascon à part entière, par son caractère, par son langage, mais aussi par ses ancêtres et ses descendants, dont certains fréquentèrent nos contrées landaises.

Il naît vers 1502, dans le Gers, vraisemblablement à Sainte Gemme 3bis, à trois kilomètres du château de Saint-Puy 3ter, où il vivra plusieurs années. Son père 3quat, qui appartient à une branche cadette de la famille MONTESQUIOU, est ruiné, et le jeune Blaise, comme nombre de ses semblables, part chercher fortune vers “l’Eldorado” de l’époque, l’Italie, après un adieu à son père qui lui donne “quelque peu d’argent et un cheval d’Espagne”.

Nous sommes en 1521, et la première des guerres qui vont opposer la France au Saint Empire romain germanique vient de débuter 4.

A Milan, il retrouve deux de ses oncles ESTILLAC, qui lui “mettent le pied à l’étrier”.

C’est le début d’une carrière militaire exceptionnellement longue, puisque MONLUC ne se retire qu’âgé de plus de 70 ans.

Il a rédigé des “Commentaires”, qui sont une autobiographie pleine de ses aventures et de ses exploits. Nous ne résistons pas à l’envie de reproduire la profession de foi qu’il a mise en exergue de son ouvrage :

“M’estant retiré chez moy en l’âge de soixante quinze ans, pour trouver quelque repos après tant de peines par moy souffertes pendant le temps de cinquante ans que j’ay porté les armes pour le service des roys mes maistres, ayant passé par degrés et par tous les ordres de soldat 4bis, enseigne, lieutenant, capitaine en chef 4ter, maistre de camp, gouverneur des places, lieutenant du roy ès provinces de Toscane et de la Guyenne, et mareschal de France, me voyant stropiat 5 presque de tous mes membres, d’arquebuzades, coups de picque et d’espée, et à demy inutile, sans force et sans espérance de recouvrer guerison de ceste grande arquebusade que j’ay au visage5bis; apres avoir remis la charge du gouvernement de Guyenne entre les mains de sa majesté, j’ay voulu employer le temps qui me reste à décrir les combats ausquels je me suis trouvé pendant cinquante et deux ans que j’ay commandé, m’asseurant que les capitaines qui liront ma vie y verront des choses desquelles ils se pourront ayder, se trouvans en semblables occasions, et desquelles ils pourront aussi faire proffit et acquerir honneur et reputation.”

SON PASSAGE DANS LES LANDES

Plusieurs passages des “Commentaires” ont un rapport avec les Landes 5ter.

Le plus fameux concerne la prise de Mont-de-Marsan la 20 septembre 1569 5quat.

Le contexte politico-religieux est alors tendu; c’est celui de la troisième guerre de religion :

Jeanne D’ALBRET, réfugiée à La Rochelle, a lancé son capitaine MONTGOMERY 6, à la reconquête du Béarn occupé par les Catholiques. Il multiplie massacres et destructions - destruction des abbayes du Mas d’Aire et de Saint-Jean de La Castelle- tandis que son lieutenant THOIRAS 7 ravage les campagnes du Marsan.

Les deux hommes occupent le 11 septembre 1569 à Mont-de-Marsan, dont le sénéchal catholique, FLAMARENS, s’est enfui. Une forte garnison s’installe dans la forteresse.

MONLUC, venu de l’est, est à St-Sever, Aire, Cazères, Grenade, Gaube, St-Maurice, avant d’obtenir du Maréchal de France 8 de pouvoir attaquer Mont-de-Marsan :

“Je priay monsieur le mareschal me laisser attaquer le Mont de Marsan, espérant de l’emporter. Il me dict comment je pensois prendre une ville fermée de murailles, qui estoit bonne, et non seulement une, mais trois, toutes closes de bonnes murailles, ce qui estoit vray ; toutesfois je luy respondis que j’en avois pris d’autres plus fortes que le Mont de Marsan d’emblée, et là où il y avoit de meilleurs soldats”.

La ville est défendue par le capitaine FAVAS 9, de St-Macaire, qui commande 500 hommes d’armes.

Les hommes de MONTLUC parviennent à franchir les fossés et, parvenus au pied de la muraille, y posent des échelles et parviennent à pénétrer dans la première enceinte. Mais il faut ensuite traverser la rivière à gué, ce qui ne se fait pas sans mal :

“Monsieur DE SAVIGNAC y estoit aussi : il n’y faisoit guère bon pour luy, car il y avoit soldat qui avoit eaue jusques aux esselles,et croy que s’il s’y fust mis, il en eust eu jusques au col, car chacun sçait bien qu’il n’est pas de la taille d’un géant”.

Les ennemis se réfugient enfin dans le château, mais le vieux guerrier est épuisé, et il ne prend pas part à l’assaut final :

“Et comme je les vis dedans, je m’en revins en la rue, estans si las, que de ma vie je ne m’estois trouvé en tel estat ; et cogneus bien qu’il ne me falloit plus parler de porter les armes, car je cuiday tomber dix fois en la rue. Il n’y a ordre, nous ne pouvons estre deux fois”.

Les ennemis capitulent bientôt, mais si MONLUC donne à ses capitaines et à son fils Fabien l’autorisation de recevoir ses adversaires “à mercy”, il envoie aussi des soldats avec pour ordre, pendant les discussions, de “tuer tout”, afin de venger des gentilshommes tués à Navarrenx et Orthez par MONTGOMERY 10.

MONLUC ne peut, ou ne veut, ensuite, empêcher le pillage de la ville par ses soldats.

La prise de Mont-de-Marsan est sans lendemain.

Certes, la ville fournit du grain pour les Catholiques, mais les soldats désertent en nombre, et MONTGOMERY peut poursuivre ses exactions en toute quiétude :

Il détruit l’abbaye de Sorde, incendie le monastère des Augustins de Geaune, saccage Saint-Justin, Labastide et Cazaubon.

La paix de Saint-Germain-en-Laye, signée le 8 août 1570, ramène un semblant de calme et accorde aux Protestants le droit d’exercer leur culte à Mont-de-Marsan, Saint-Justin, Labastide, Geaune et Cazères.

Les Landes restent cependant pour longtemps ravagées par des bandes de pillards qui font

régner l’insécurité.

LA FIN D’UN CHEF DE GUERRE, LES DEBUTS D’UN ECRIVAIN

Notre grand capitaine est fait maréchal de France en 157410bis, mais il est las des chevauchées et des combats :

“Le sang de mes enfans qui sont morts pour le service des roys est bien employé : Dieu me les avoit donnés, et ils me les ont prins ; j’en ay perdu trois à leur service : Marc Anthoine mon aisné, Bertrand, auquel par chaffre10ter je donnay le nom de Peyrot, qui est un mot de notre Gascongne, parce que ce nom là de Bertrand me desplaisoit, et Fabian, seigneur de Montesquieu 11. Dieu m’en a redonné trois autres, car j’ay du secont Blaise, et du dernier Adrian et Blaise (voir plus bas). Dieu les veuille conserver pour faire service à leurs roys et à leur patrie, sans faire honte au nom qu’ils portent ! Et qu’ils estudient bien mon livre et se mirent dedans ma vie, taschant à surmonter leur ayeul s’ils peuvent”.

MONLUC exerçe son dernier commandement en 1575, lors du siège de Gensac. Il se retire ensuite dans son château d’Estillac, qu’il avait hérité de ses oncles Gassiot et François DE MONDENARD. C’est là qu’il rédige, entre 1571 et 1577, ses fameux “Commentaires”.

Il meurt le 26 août 1577.

LES ATTACHES GENEALOGIQUES LANDAISES DE SA DESCENDANCE

Le 6 juillet 1563, il marie son fils aîné Pierre Bertrand dit Peyrot avec Marguerite DE CAUPENNE, dame de Caupenne, Osserain 12, Labatut, Cauna, Lahontan 13, Lahosse, Poyaler 14, Poylohaut 15, Magescq, Pouy 16, Herm, Gourbera, Téthieu, Saint-Michel, Mauco, Aurice, Toulouzette, Mugron, Lourquen, Caufour, Hinx, Ossages, Coste, Castagnos, et de bien d’autres bonnes et belles seigneuries, ce qui en faisait une des plus riches héritières des Landes ! Elle était la fille de François, baron de Caupenne et de Françoise, dame de Cauna 17.Leur fils Jean Blaise meurt en 1596 et est le père de :

Suzanne, héritière des immenses biens de ses ancêtres. Elle épouse en 1606 Antoine DE LAUZIERES, marquis de Thémines 18, mort en 1621 au siège de Montauban. Ils n’ont pas d’enfants.

En 1592, Adrien, seigneur de Montesquiou, prince de Chabanais 19, petit-fils de MONLUC, épouse Jeanne DE FOIX-CARMAIN, comtesse de Carmain 20, dame de Bonnut 21, Arsague, Gaujacq, Castelsarrazin, Sault 22, Navailles 23, Mant, Samadet, Castelnau et Pomarez, fille de Jean et de Madeleine DE CAUPENNE, dame de Gaujacq.

-Leur fille et héritière Jeanne épouse Charles D’ESCOUBLEAU, marquis de Sourdis 24.

Enfin Suzanne DE MONTLUC, née du second mariage de MONTLUC avec Isabeau DE BEAUVILLE, se remarie en 1597 avec François DE TALAURESSE (D’ERDOY), baron de Clermont, Mimbaste et Ozourt.

On voit que MONTLUC est un de ces nombreux cadets de Gascogne nés sans fortune, qui sont partis chercher honneur et gloire hors de leur riant pays, fournissant nombre de soldats dévoués au service des rois de France, mais qui, l’âge venu, se sont retirés dans leur Sud-Ouest, soucieux d’y établir leur famille et d’y acquérir de belles seigneuries. Le destin de MONLUC aura été toutefois exceptionnel par l’empreinte qu’il laissera dans l’histoire, en grande partie grâce aux mémoires qu’il a laissés à la postérité.


Notes :

  1. Lasseran : commune du Gers.

  2. Montluc : commune de Saint-Léger, Lot-et-Garonne.

  3. Estillac : commune du Lot-et-Garonne.

3bis. Sainte-Gemme, commune du Gers

3ter. A. Laffargue, En visite chez Monluc et ses compagnons gascons (Prom. En Gascogne, CTR Marsolan 1980)

3quat. François DE MONTESQUIOU, qui n’eut aucun enfant de sa première épouse, se remaria à Françoise DE MONTAGU-MONDENARD, dame d’Estillac, d’où Blaise, aîné d’une dizaine de frères et soeurs.

  1. Elle s’achève en 1526 après la défaite de Pavie et la capture du roi François Ier par Charles-Quint.

4bis. Il débuta comme archer à Nancy, sous les ordres du célèbre BAYARD. En Italie, il servit également comme archer dans la compagnie du maréchal DE LESCUN (Thomas DE FOIX).

4ter. Il fut nommé capitaine à 20 ans par le maréchal DE LAUTREC (Odet DE FOIX), frère aîné de LESCUN, et ce après sonn exploit près de Saint-Jean-de-Luz.

  1. Gasconisme savoureux. Sa première blessure sérieuse date de 1527, quand il reçut un coup d’arquebuse à la jambe droite, devant le château de Vigevano, près d’Alessandria. L’année suivante, il manqua perdre son bras gauche. Plus tard, en 1551 à Quiers, il se démit la hanche gauche à la suite d’une chute.

5bis. C’est en 1570, au siège de Rabastens, qu’il reçut une terrible “arquebusade” au visage qui le défigura. Le sang lui sortait par la bouche, le nez et les yeux. Il dut ensuite porter quelques temps une sorte de voile, ou “touret de nez” sur le haut du visage, qui fut l’objet de quelques plaisanteries. MONLUC fut surnommé “lou nase de Rabastens” (Ch. Normand, Monluc, Les mémorialistes, S.FI.L., Paris, 1897)

5ter.Il avait été nommé en 1563 lieutenant-général du Roi en Guyenne.

5quat. Commentaires, livre 7e, chapitre II. (Voir L. Et M. Papy, Histoire de Mont-de-Marsan, Editions interuniversitaires, Mont-de-Marsan, 1994)

  1. Gabriel DE LORGES, comte de Montgomery.

  2. Balthazar DE THOIRAS seigneur de Cauzac (Beauville, Lot-et-Garonne).

  3. Henri DE MONTMORENCY, maréchal de Damville. Les relations entre notre cadet de Gascogne, soucieux de gloire et d’exploits militaires, et le grand seigneur fils du Connétable de France, ne semblent pas avoir été idéales, et le Maréchal préférera se diriger vers Amou, sur les traces de MONTGOMERY, qui s’était réfugié à Orthez.

  4. Jean DE FABAS, seigneur de Roux, gouverneur d’Albret, vicomte de Castets-en-Dorthe (Gironde).

  5. En 1568, l’armée royale, conduite par Antoine DE LOMAGNE, seigneur de Montaigu (82) et Terride, oncle par alliance de THOIRAS, dont il a été parlé, est capturé par MONTGOMERY à Orthez, et tous ses capitaines sont massacrés dans leur prison.

10bis. Il est fait maréchal de France le 25 septembre 1574 par le roi Henri III. Notons que celui-ci avait obtenu le trône de Pologne grâce à un frère de MONLUC, Jean, évêque de Valence.

10ter. “chaffre” : surnom

  1. Montesquiou : commune du Gers.

  2. Osserain : commune des Pyrénées-Atlantiques.

  3. Lahontan : commune des Pyrénées-Atlantiques.

  4. Poyaler : commune de Saint-Aubin, Landes.

  5. Poylohaut : commune de Larbey, Landes. Voir “La seigneurie de Poyloaut…”, par J. DE CAUNA, bull. du C.G.L. n°37 et 38.

  6. Ancien nom de la commune de Saint-Vincent-de-Paul, Landes.

  7. Voir les études de Jacques DE CAUNA et Philippe SOUSSIEUX, Bulletin du Centre Généalogique des Landes, numéros 15, 19, 37, 38…

  8. Thémines : commune du Lot.

  9. Chabanais : commune de Charente.

  10. Caraman : commune de Haute-Garonne.

  11. Bonnut : commune des Pyrénées-Atlantiques.

  12. Sault : commune de Sault-de-Navailles, Pyrénées-Atlantiques.

  13. Ibid.

  14. Charles D’ESCOUBLEAU DE SOURDIS était le frère de François, cardinal-archevêque de Bordeaux, et d’Henri, également archevêque de Bordeaux et amiral de la flotte. C’est François, lieutenant-général des armées et gouverneur de Bordeaux, fils de Charles et de Jeanne DE MONLUC, qui fit construire le château de Gaujac à la fin du XVIIe siècle.

Sources :

LES EDITIONS CHRISTIAN PUBLIENT “LES CAPITAINES GASCONS”, DE VERONIQUE LARCADE, DONT ON PEUT LIRE UN EXTRAIT DANS LE DERNIER NUMERO D’HERALDIQUE ET GENEALOGIE (N°77, premier trimestre 1999)

DE LA BATELLERIE AU THERMALISME - Les Delmas-Marsalet

par Cyril Delmas-Marsalet

Les précurseurs

Dès le XVIIe siècle, les Delmas sont bateliers sur la Dordogne, entre Bergerac et Lalinde, à St-Capraise-de-Lalinde, où leur maison existe toujours, en bordure d’un quai d’embarquement désormais inutile.

Ils forment, au XVIIIe siècle, une société familiale dominée par le père, Pierre Delmas, dit Marsalet2, associé à trois de ses fils3, les deux autres étant curé et capitaine de marine4. Ayant acquis plusieurs gabarres5, ils abandonnent peu à peu le statut de batelier pour celui de “maître de bateau” et, bientôt, pour celui plus enviable, car détaché de toute activité manuelle, de marchand.

L’argent est au rendez-vous et les alliances matrimoniales en témoignent. L’horizon s’élargit. En l’an VII, Pierre Delmas-Marsalet, dit Cadet, épouse Anne Fagette, bourgeoise bon teint de Grand-Castang6, fille d’un “sieur de Cazal”, et confortablement dotée. Pierre est marchand, propriétaire et acheteur de biens nationaux, membre du conseil municipal, rentier. Il semble donc avoir définitivement abandonné l’activité qui avait fait la prospérité de ses ancêtres. Il n’a que deux enfants, ce qui limite la dispersion du patrimoine.

Son fils Jean, dit Jean-Baptiste, a donc de l’argent à investir, ce qu’il fait très tôt et de manière éclectique. Installé à Bergerac, il devient, dès 18327, propriétaire d’une brasserie. L’année suivante, il gère la “Bourse commune de l’arrondissement de Bergerac pour la libération du service militaire8”, et se charge de fournir des remplaçants à ceux que le tirage au sort a désignés pour effectuer un long service militaire. Dès 1851, il tient la ferme des ponts de Bourret, Belleperche, Soula, Verdun, qui franchissent la Garonne dans le département du Tarn-et-Garonne9. En même temps, il tient la ferme de l’octroi à Bagnères-de-Bigorre, puis celle du plaçage (sur les champs de foire) à Bordeaux.

Il devient enfin propriétaire, dans les années 1855-1860, d’un établissement de bains simples ou à vapeur qui répondait au joli nom de “Polythermes”, situé à proximité du tout récent Jardin Public10. Nous voici donc arrivés au thermalisme, ou du moins à quelque chose qui y ressemble.

Marié en premières noces à la fille d’un médecin de Bergerac, remarié à la fille du maire de St-Georges-Blancaneixll (ce qui le fera cousiner avec un notaire bien utile à la carrière de son fils), notre “agent d’affaire” est le père de Paul Delmas, et meurt en 187812.

Un esprit scientifique: le docteur Paul Delmas

Reçu docteur en médecine à l’âge de 24 ans, sa thèse, que conserve la faculté de médecine de Parisl3, est déjà consacrée à l’hydrothérapie, branche nouvelle de la médecine, venue d’Allemagne, et qui regroupe toutes les utilisations médicales de l’eau (douches, bains dc vapeur, pulvérisations…). Il élargira par la suite ses recherches et expérimentations à l’électrothérapie (air comprimé, cloches. …)14, à la balnéothérapie15 et l’électrothérapie.

Fondateur, à l’âge de 25 ans, de l’institut hydrothérapique de Longchamps (c’est l’actuel Lycée Montesquieu, place Longchamps, à Bordeaux), dont le noyau fut l’établissement de bains de son père, il ne cesse d’étudier, d’observer, de publier des comptes-rendus cliniques16, d’effectuer des voyages d’étude afin de parfaire ses connaissances dans ses domaines de prédilection.

Marié à une digne représentante de la noblesse périgourdine17, il est le premier d’une longue lignée de médecins. Voici un portrait satirique tiré d’un ouvrage daté de 187817bis:
“M Delmas père était devenu propriétaire d’un établissement de bains simples ou à vapeur, qui avait pris le nom de Polythermes, et que certain financier bordelais peu lettré confondait avec un célèbre défilé de la Thessalie ; Si bien que lorsqu’il se disposait à honorer de sa présence l 'établissement de M Delmas père, il disait à sa moitié “qu 'il allait aux Thermopyles”. Comme sa dame aurait tremblé si elle avait été forte en histoire ancienne! (…)Le fils de l’industriel balnéaire suivit pieusement la tradition paternelle: reçu docteur, il continua le commerce de l’eau. On sait que cette matière première est la seule qui ne soit pas imposée… par le gouvernement, ce qui n’empêche pas que d’autres l’imposent (…) D’autres, avant M. Delmas, avaient bien essayé de l’industrie où l’eau est à deux fins ; mais lui seul a eu le mérite d’en tirer profit. Aux grands maux les grands remèdes: l’hydropathe a fait de la publicité à outrance ; il a su prendre le taureau par les cornes et le corps médical par son faible (…) Grâce à des banquets à cinquante couverts où l’eau brillait par son absence, la fortune et l’honneur ont entouré la personne du directeur de l’établissement de Longchamps: il a été président de la Société de Médecine (…) Mais, bah! Les douches marchent; l’eau réduite en poudre impalpable se transforme en pluie d’or, et l’on devient gros, gras, joyeux, bon père, bon époux, et l’on s’annexe une brillante école de gymnastique, laquelle ne peut manquer, par ces temps de patriotisme, de procurer à la poitrine de l’honorable hydropathe un objet qui y fait défaut. A propos, pourquoi le docteur Delmas, qui pourrait se donner le luxe d’une dent d’or, persiste-t-il à en garder une qui dépare sa lèvre supérieure?”

Il est à l’origine du thermalisme moderne à Dax, puisqu’il crée, en 1870, l’établissement des Grands Thermes. Paul Delmas semble n’avoir jamais résidé à Dax, et ce sera le docteur Lucien larauza, originaire de Salles18, et lui aussi ancêtre de plusieurs médecins, qui devint médecin des Thermes. Poursuivant inlassablement ses recherches, Paul Delmas a voyagé jusqu’à la fin de sa vie, s’intéressant aux établissements thermaux du Danemark, de Belgique, d’Angleterre, d’Allemagne, de Suisse, d’Italie, de Bohême, des Bouches du Danube, du Caucase, d’Espagne, d’Algérie même19!

Il meurt en 1898, seulement âgé de 63 ans.

Les débuts du thermalisme moderne à Dax

Un tel homme ne pouvait manquer de s’intéresser au principal “gisement” d’eau et de boues thermales de France.

Il faut ici absolument rappeler le rôle fondamental joué par le grand Hector Serres, pharmacien, maire de Dax20, ami de Paul Delmas, et qui, conscient du potentiel dont sa cité disposait, a oeuvré pour la réussite des Grands Thermes de Dax.

Paul Delmas présenta donc sa candidature en 1869 (il était âgé de 35 ans) afin d’achever la construction de l’établissement thermal qui, initiée en 1868, n’avait pu, faute de capitaux, être menée à son terme21.

Le Second Empire est, pour Dax, une période de changement, de boulversements, au cours de laquelle la ville prend peu à peu son visage moderne (arrivée du chemin de fer, destruction des rcmparts)22. Le comblement des fossés du château a laissé libre un terrain où affleurent depuis longtemps des sources thermales. A proximité, des abattoirs23… Cet endroit accueille des Landais et des Aquitains venus soigner leurs rhumatismes avec pour seuls abris quelques barraques de bois, pompeusement baptisées “Bains Bibi” ou "Bains Noguès"24. Depuis 1863, les sources sont la propriété de la Société des Bains Ste-Marguerite, du nom d’un bastion du château-fort, alors détruit, et où prendront place les jardins des Thermes. Paul Delmas proposa donc au conseil municipal, par sa lettre du 3 novembre 186925, d’achever la construction.

Il devait livrer le nouvel établissement avant juillet 1870, en échange la ville fournissait un accès gratuit permanent à l’eau de la Fontaine Chaude, le droit de puiser des boues au “Trou des Pauvres”, en bordure de l’Adour26, la concession de la source d’eau sulfureuse enterrée lors de la construction du pont27 ; Paul Delmas s’engageait en outre à accueillir dans son établissement les pauvres envoyés par l’hospice de la ville. Le bâtiment fut bientôt achevé sous la direction de Victor Sanguinet, architecte de la ville, et fut ouvert au public en juillet 1871.

Fort de l’expérience de Longchamps, le plan en était très rationnel28. Une très grande variété de traitements et des installations modernes étaient offertes: bains minéraux, de boue, sudation, pulvérisation, hydrothérapie, douches, étuves, fumigations, électrisation, piscines et bassins de natation… Le bâtiment s’organisait autour de deux “puits à boue” qui, traversés par les eaux thermales de la source du Bastion, produisaient des vapeurs qui se répandaient dans tout l’établissement par l’intermédiaire de galeries “de réaction”, et faisait aussi office de chauffage central.

De l’autre côté de la route nationale, à l’emplacement du Casino, se trouvait la machinerie des Thermes (pompes). Enfin, à l’arrière de l’établissement, sur le boulevard de la Marine, se trouvait l’entrée de la partie de l’établissement réservée aux clients extérieurs, qui payaient le tarif de seconde classe.

Pour se résumer, les eaux utilisées par les Thermes étaient fournies par la Source du Bastion, située sous l’établissement, la Fontaine Chaude, un puits d’eau froide sous la dépendance, les eaux-mères fournies par les Salines29, les sources de Gamarde30 et de Pouillon31, dont nos ancêtres possédaient une part, les boues quant à elles étaient puisées au Roth (Rue des Jardins)32, où les Thermes avaient une annexe, et au Trou des Pauvres, déjà cité.

Voici quelle était la journée d’un curiste:

Les successeurs

Comme on peut aisément le voir sur l’arbre généalogique, Paul Delmas est à l’origine d’une longue lignée de médecins, et l’on compte parmi sa parenté une cinquantaine de personnes exerçant des professions médicales ou para-médicales.

Parmi ses principaux collaborateurs et conseillers, on rencontre son neveu à la mode de Bretagne et cousin, le docteur Eugène Delmas-Saint-Hilaire, qui prendra sa suite à Longchamps, son cousin-germain maternel Gustave Dessaignes, et son beau-frère Camille de Teyssière33. Ceci souligne encore le caractère familial de toute entreprise d’envergure au XIXe siècle. Son gendre, le médecin de marine Jean-Marie Barthe de Sandfort, est chargé de faire la publicité des Thermes en rédigeant des ouvrages sur le thermalisme. Il fut aussi médecin de cet établissement. Sa femme, Pauline Delmas, se remaria avec le docteur Jules Lauga, qui exerçait rue du Parlement-Sainte-Catherine, à Bordeaux.

Maurice Delmas-Marsalet, fils aîné de Paul, né en 1869, devint médecin des Thermes vers 1895 et le resta jusqu’à sa mort “pour la France” en 191834. Marié à Yvonne Darroze, d’une famille de médecins de Pontonx qui cousine avec Alain Juppé, il est le père du professeur Paul Delmas-Marsalet (1898-1977) qui a marqué de son empreinte la médecine, et plus particulièrement la psychiatrie35.

Ce dernier étant trop jeune à la mort de son père pour prendre sa suite aux Thermes, appelé ensuite à de plus hautes fonctions à la Faculté de Médecine de Bordeaux, ce fut mon arrière-grand-père, Armand Delmas-Marsalet (1882-1943) qui devint médecin des Thermes au lendemain de la Première Guerre mondiale. Il ouvrit, en outre, un cabinet d’orthopédie.

C’est “l’âge d’or” du thermalisme, où Dax reçoit la viste de Sarah Bernhardt, de la reine de Roumanie, etc… L’Atrium Casino sort de terre à l’emplacement de la machinerie des Thermes (1927), puis le grand hôtel du Splendid (1929), encore plus luxueux que les Thermes, au charme alors suranné.

Entre 1925 et 1927, le maire Eugène Milliès-Lacroix entreprend de réunir la plupart des établissements thermaux dacquois au sein de la S.I.F.E.D. (Société Immobilière et Fermière des Eaux Thermales de Dax), et de longues et difficiles négociations avec la famille Delmas aboutissent à l’absorption de la Société des Grands Thermes36.

La fermeture du cabinet médical des Thermes porte un préjudice certain aux médecins des Thermes et la S.I.F.E.D. indemnise Armand Delmas-Marsalet en lui octroyant un terrain situé sur le tout nouveau Boulevard thermal, face au jardin de la Potinière37. A la mort d’Armand Delmas-Marsalet, en 1943, c’est son fils, Paul-Armand, qui prit sa succession jusqu’à sa retraite en 1976.

Enfin, le fils de ce dernier, Eric Delmas-Marsalet, qui représente la quatrième génération de médecins, perpétue une tradition médicale dacquoise plus que centenaire, tradition qui semble malheureusement devoir s’achever…

Longtemps présents au Conseil d’Administration des Thermes, les descendants de Paul Delmas durent s’adapter aux mutations du thermalisme dacquois après la Seconde Guerre mondiale, et les autres lignées ont représenté et représentent encore la médecine à Bordeaux, Périgueux, Lille, etc…


Notes

  1. En Dordogne

  2. Ce surnom, destiné à le différencier des autres '1Pierre Delmas", vient du fait que son père se prénommait Martial (“Marsal” en patois périgourdin). Le surnom devint nom, mais certaines branches l’abandonnèrent, tandis que d’autres en adoptaient un autre, tels les Delmas-St-Hilaire au début du XIXe s.

  3. Contrat de mariage de Pierre Delmas, dit Marsalet, avec Jeanne Dumas, le 18juin 1752.

Vente par le même à son frère cadet de sa part d’héritage le 17 octobre 1777 (Archives familiales)

  1. Réception de Pierre Delmas comme capitaine, maître ou patron et pilote, en avril 1768 (Arch. Dépt. Gironde 6B 30 folio 24)

  2. C’est le nom donné aux bateaux qui transportaient les marchandises sur la Dordogne

  3. En Dordogne

  4. Contrat d’achat (Archives familiales)

  5. Nos archives conservent un registre ainsi que les formulaires imprimés fournis par l’Etat

  6. Nous conservons dans nos archives une partie de sa correspondance commerciale avec ses agents sur place

  7. Cf: A. Lesfargues-Lagrange. “Nos médecins bordelais”. Bordeaux 1878

  8. En Dordogne

  9. Chez son fils, Place Longchamps, à Bordeaux

Il fit un legs à la commune de St-Capraise pour l’achat du nouveau cimetière

  1. “Recherches historiques et critiques sur l’emploi de l’eau en médecine et en chirurgie”. Paris 1859

  2. “Recherches expérimentales sur l’absorption des liquides à la surface et dans la profondeur des voies respiratoires” en collaboration avec L. Sentex, 1869

“Notice sur l’aérothérapie et les bains d’air comprimé” Bordeaux 1897

  1. Projet de mémoire sur les bains de mer (Archives familiales)

  2. “Premier compte rendu de la Clinique de l’Institut hydrothérapique de Longchamps”, Bordeaux 1861 “Deuxième compte-rendu”… Bordeaux 1863

“Troisième compte-rendu”… Bordeaux 1863 “Quatrième compte-rendu”… Bordeaux 1867

“Dax: ses eaux, ses boues, premier compte-rendu clinique des Thermes”

en collaboration avec L. Larauza, 1872

“Trois observations de sujets mordus par des chiens enragés et traités par les bains de vapeur et les purgatifs répétés”, Bordeaux 1873. Etc…

  1. Marie de Teyssière (1844-1905), fille du maire d’Auriac~de-Bourzac (Dordogne)

  2. Jusqu’à l’absorption de la Société des Grands Thermes par la S.I.F.E.D., et même au-delà, on comptera toujours un descendant des fondateurs parmi les médecins des Thermes.

  3. Nous conservons, par exemple, le projet d’itinéraire d’un voyage en Russie, de Moscou au Caucase en passant par la Mer Noire. Son épouse a également tenu le journal de bord de leur voyage en Algérie (Congrès d’avril 1881 et excursions)

  4. H. Serres (1807-1899) oeuvre dès les années 1840 pour une meilleure exploitation des richesses thermales de Dax. Il est l’auteur de la première analyse de toutes les sources thermales dacquoises et a donné de nombreux ouvrages sur le sujet.

  5. La ville avait concédé l’exploitation des sources du quartier Bibi à plusieurs particuliers, dont aucun n avait pu réunir les capitaux suffisants à mener à son terme le projet d’H. Serres.

  6. La chemin de fer, voulu par Napoléon III jusqu’à Biarritz, relie Dax à Bordeaux et Paris en 1854.

  7. Expertise de 1870

  8. Du nom des propriétaires primitifs. Cet établissement donnait, malgré un confort précaire et une hygiène toute relative, près de 4000 bains par saison.

  9. Archives municipales de Dax

  10. Jusqu’à l’acquisition, vers 1880, des gisements de boue du Roth, c’était là que les Thermes puisaient la matière première nécessaire aux applications et aux bains de boue. Ce site, dont la fréquentation par des patients des deux sexes avait pu en choquer certains, a été restauré et on peut aujourd’hui y observer la formation naturelle des algues thermales.

  11. Elle ne fut jamais recherchée

  12. Un bâtiment central de trois étages avec restaurant, salon, cabinet de lecture, deux bas-côtés d’un étage, renfermant les chambres, le tout déterminant deux cours centrales occupées par des bassins à boue. Au sous-sol, à demi-enterrées, les installations thérapeutiques.

  13. Découvertes par Claude Lorrin

  14. Las fondateurs avaient pris une participation dans la société qui les exploitait

  15. L’acquisition de la fontaine de Bidas, sur un terrain appartenant aux Delles de St- Martin, ne se fit pas sans mal ; la correspondance entre Paul Delmas et Lucien Larauza en témoigne (Arch. Fam. Larauza)

  16. On trouvait un lavoir à proximité

32bis. “Guide du touriste et du malade”, par J.-M. Barthe de Sandfort, Bordeaux 1886

  1. Il les recommande à son fils Jules, jugé trop jeune pour lui succéder dans l’immédiat

  2. Maurice Delmas-Marsalet (1869-1918), auteur de plusieurs ouvrages relatifs au thermalisme, “mort pour la France” (voir étude du Centre Généalogique des Landes sur les Dacquois morts pour la France) Il publia aussi un ouvrage: “Souvenirs de 1914”, Dax s.d.

  3. Il est l’un des co-fondateurs du Centre Abbadie à Bordeaux, et a enseigné à la Faculté de Bordeaux.

Il épousa la fille du professeur Guyot

  1. Le dossier de cette affaire, que nous conservons, ne comporte pas moins de plusieurs centaines de pièces!

  2. Acte du 6 octobre 1926.


Légende : * médecins

CHATEAUX EN PAYS D’ORTHE

par Cyril DELMAS-MARSALET

Le Pays d’Orthe, qui correspond à peu près à l’actuel canton de Peyrehorade, au sud de Dax, constituait sous l’Ancien Régime une vicomté formée de onze paroisses : Orthevielle, Igaas (Peyrehorade), Lanne (Port-de-Lanne), Saint-Etienne-d’Orthe, Bélus, Orist, Saint-Lon (les- Mines), Pey, Siest, Cagnotte et Cazorditte (commune de Cagnotte).

On peut y inclure Cauneille et Oeyregave, anciennes baronnies depuis toujours possédées par les vicomtes d’Orthe. Le nombre de châteaux en Pays d’Orthe peut être évalué à une trentaine environ, mais nous allons tenter ici d’en établir une typologie.


Carte de situation des châteaux du Pays d’Orthe

Les châteaux vicomtaux

Le pays d’Orthe a formé, dès le XIe siècle, une vicomte placée sous la suzeraineté des ducs de Gascogne et de leurs successeurs, ducs d’Aquitaine, rois-ducs anglais, et enfin rois de France.

La puissante famille des vicomtes d’Orthe, qui prend le surnom d’Aspremont, tiré de leur principale forteresse, est traditionnellement présentée comme une branche cadette de celle des vicomtes de Dax. Ils possédaient la vicomte d’Orthe ainsi que les baronnies de Cauneille et d’Oeyregave avec, à une époque reculée, les châteaux de St-Cricq-du-Gave et de Pouillon, et ils étaient les protecteurs des abbayes de Cagnotte et de Sorde.

Fait exceptionnel, c’est la même famille qui, se succédant de père en fils, est à la tête de la région du XIe au XVIIIe siècle, avec de brillantes alliances, en particulier au sein même de la famille royale. Ainsi, le vicomte Loup-Garcie épouse Adélaïde d’Anjou, nièce d’Henri II Plantagenêt, le vicomte Loup-Raymond épouse Aumus de Cognac, petite-fille du roi Richard " Cœur de Lion ", enfin Louis Ier épouse Isabeau de Lancastre-Somerset, cousine du roi d’Angleterre. Cette véritable dynastie s’est fondue au tournant des XVIIIe et XIXe siècles dans celle des Caupenne, toujours représentée.

Le berceau de la vicomté est certainement à Orthevielle, plus précisément à la caverie de Montgaillard. Un premier indice est fourni bien sûr par l’étymologie : “Orthe-vielle”, c’est la villa d’Orthe, au sens médiéval du terme, c’est à dire le domaine, l’équivalant laïc de la paroisse.Un passage du "Livre des gloires et illustremens de la très magnificime dynastie d’Aspremont ", dont un extrait est conservé dans les archives de la Société de Borda, mentionne en ce lieu un “anticque palais romain”, qui aurait donc précédé la forteresse d’Aspremont à Peyrehorade. Si une villa gallo-romaine a bien été découverte à Pardies, sur le territoire de Peyrehorade, rien n’a encore été trouvé à Orthevielle. Ce “castrum” fortifié n’est plus cité après le XIIIe siècle.

A une date incertaine (peut-être dès le XIe siècle), pour des raisons qui tiennent autant à la stratégie militaire qu’à l’expression d’une puissance et d’une domination féodale, les vicomtes érigent une forteresse sur la colline d’Aspremont, qui domine les Gaves de plus de 70 mètres. En voici une description de la fin du XIVe siècle : “[C’est un] bien biau gros et grand chastel et très fort et large et puissant avec moultes hautes et solides murailles et tours, puisards, cours, bastimens de toutes sortes, domjons quy y sont deux et fossés en forme de baratre, quy est assis à Vacrin dune montaigne forte et asprée [insistons sur ce qualificatif qui signifie élevée et qui a donné son nom à la colline, au château et enfin à la dynastie] avec large et profonde vue et dominance”.

En 1981, dans le bulletin de la Société de Borda, Richard Bavoillot a reconstitué l’histoire de ce château : L’ensemble de la forteresse s’étendait sur une plate-forme de 140 m sur 160 et était bordée de barbacanes, accueillant fêtes et tournois, et en particulier la visite de la Cour de France en 1565 ; on trouvait une lice abritant l’église du château, construite vers 1200, ainsi que des fossés et des murailles. On y voyait également, d’après une description du XVIe siècle, des jardins, un verger, des étables, des granges à foin, des porcheries, une forge, des lavoirs, un chenil, une volière, une fauconnerie et un “parc avec une ménagerie de bêtes féroces et rares comme une panthère, un lion d’Affrique, une tigresse”, enfin un enclos pour les cerfs et autres grands gibiers domestiqués. Dans la partie la plus élevée se trouve encore ce qui constituait le cœur du dispositif, une motte de terre qui s’élevait à l’origine à une quinzaine de mètres de hauteur et qui, dès le XIe siècle, était surmontée d’une tour appelée “Tour d’En Garsie”, dénomination qui rappelait le vicomte Garcie (3e quart du XIe siècle ?), son probable constructeur.

A la fin du XIIIe siècle un donjon de pierre d’une hauteur de plus de 30 m vient remplacer la tour primitive. Plus à l’ouest, le donjon central, dont les ruines se voient encore aujourd’hui, semble avoir été construit en 1250 par la vicomtesse régente Aumus de Cognac, dans le contexte d’une lutte entre les vicomtes d’Orthe et la maison de Béarn, son puissant voisin méridional. Doté d’un éperon impressionnant et de murs de 2 mètres d’épaisseur, il semble avoir eu pour modèle le donjon dit “de Moncade” à Orthez, construit peu de temps auparavant par le vicomte Gaston VII de Béarn. Cette austère construction fut aménagée, au XVe siècle, en logis plus agréable, avec de grandes ouvertures et de belles cheminées. Chaque salle mesurait 72 m2. Le premier étage accueillait la chambre du vicomte, le second peut-être une chapelle, enfin le dernier étage était réservé aux archives et au trésor. Les sous-sols, quant à eux, étaient affectés aux cachots et à la garde du vicomte, et il faut ici citer à nouveau le “Livre des gloires…” : “[Cette forteresse] possède toutefois, et malgré la juste fierté qu’en retirent les gens, une fort mauvaise célébrité car dans le dessous du donjon neuf il y a les prisons les plus affreuses qui soient. Il faut dire qu’elles ne servent avec leurs cachots que pour les grands criminels. Les auteurs des menus larcins sont mis dans les prisons de la ville, lesquelles sont tout à fait convenables”.

Le château est à la fois symbole de pouvoir, lieu où se rend la justice (moyenne et basse pour les vicomtes, parfois haute, ce qui n’était pas sans provoquer des conflits avec Dax), mais aussi lieu de refuge pour les populations en cas de menace et entité économique. Les origines du château de plaine des vicomtes, dit “de Montréal”, sont difficiles à déterminer. Ce qui est certain, c’est qu’il est lié au développement de la ville de Peyrehorade et, peut-être, au contrôle du franchissement des Gaves réunis.

En effet, à l’instar de nombreux autres seigneurs, le vicomte Arnaud-Raymond III a implanté, vers 1200, une “ville-neuve” au pied du château d’Aspremont, et ceci dans le but d’y attirer des habitants et d’y développer le commer- ce, source de revenus grâce aux divers péages et taxes. Des foires sont établies dès 1358 ce qui témoigne de la réussite de l’entreprise des vicomtes, stimulée par la situation de Peyrehorade, au carrefour de la route commerciale du piémont pyrénéen par les Gaves en direction de Bayonne d’une part et du chemin de Compostelle, à proximité du franchissement des rivières à Cauneille en direction de Sorde-l’Abbaye. Un port, aujourd’hui comblé, accueille les bateaux.

Une salle vicomtale est établie dès le XIIIe siècle dans un des angles de l’enceinte de Peyre- horade. La “Petra Forata”, c’est-à-dire la roche percée, serait celle sur laquelle fut bâti, avant le XVe siècle, le château dit “de Montréal”. Celui que l’on peut voir actuellement date, dans ses parties basses, de la deuxième moitié du XVIe siècle et a été construit par le vicomte Pierre. Au XVIIIe siècle, il est agréablement aménagé par la vicomtesse Luce-Antoinette (vicomtesse en 1772) et par son époux Jean, comte de Montréal et Troisvilles, marquis de Moneins, vicomte de Tardets, baron de Montory et Beyrie, qui donna au château le nom sous lequel il est actuellement connu. On lui adjoint alors des ailes, des pavillons, des cours, des écuries, une orangerie, etc. L’église de la ville de Peyrehorade, devenue ensuite paroissiale, dédiée à Sainte-Catherine, lui était accolée. Saisi à la Révolution Française pour cause d’émigration, rendu à ses propriétaires à la Restauration, le château est aujourd’hui utilisé par la mairie de Peyrehorade qui lui a redonné une partie de son lustre d’antan.

Il est à noter que les vicomtes possédaient également un château à Cauneille, reconstruit à la fin du XIIIe siècle par le vicomte Arnaud-Raymond III, situé à proximité de l’église, mais aujourd’hui complètement disparu.

Les caveries

Dans son intéressant ouvrage Clochers et troupeaux, Anne Zink en donne la définition suivante : “titre porté par certaines seigneuries de petite taille et dont les érudits locaux se sont délectés, mais qui ne correspond à aucune caractéristique précise”. Au terme d’une étude détaillée, elle conclut que “une caverie est donc plus qu’une maison noble, mais elle est moins qu’une seigneurie. Entre la caverie et la simple maison noble, l’analyse des éléments constituants montre qu’il s’agit le plus souvent d’une différence d’importance et non de nature”.

On peut les rapprocher également des abbayes laïques béarnaises. La forme ancienne, “cavarerie”, laisse deviner que ces fiefs devaient au suzerain, en l’occurrence le vicomte, un service à cheval, en plus de l’hommage. Ce sont des seigneuries dont les revenus sont essentiellement composés de cens et taxes prélevés sur un certain nombre de maisons (plusieurs dizaines) qui en dépendent.

Les caviers exerçaient la basse-justice sur leurs tenanciers, dans leurs tribunaux appelés “vics”, et disposaient d’un certain nombre de privilèges, comme par exemple les “droits d’église” ou le droit de passage sur l’Adour et le Luy.

Les caveries sont certainement citées dès le XIIe siècle sous le terme “castrum” ou seigneurie dans les cartulaires de Sorde ou de Cagnotte. Il semble que le terme “cavoir” (1218), cavier, ait précédé celui de “caverie”.

En général, les caveries sont implantées dans des lieux stratégiques, et comprennent une maison forte, un moulin avec son étang, un pigeonnier, un bois, et se trouvent souvent situées à proximité de l’église paroissiale, comme la caverie de Villenave à Bélus, celle de Montgaillard à Orthevielle ou bien encore celle de Siest.

La liste “canonique” contenue dans une transaction passée entre le vicomte, les seigneurs-caviers et les habitants en 1343, en compte 13, mais cela ne représente qu’un état à une époque donnée :

S’il n’existe aucune caverie médiévale conservée, certaines montrent encore quelques vestiges de cette époque. C’est le cas de celle de Siest, une des plus caractéristiques et des mieux conservées, avec sa fière tour hexagonale en façade, probablement médiévale.

La caverie de Villemayan est intéressante dans la mesure où on y voit l’antique motte qui s’élevait encore en 1839 à 6 m et, à proximité, en partie masquée par des adjonctions modernes, la maison forte, haute bâtisse rectangulaire de 6 m de hauteur, aux murs épais de 1,25 m.

La plupart des autres caveries remontent au XVIIIe siècle et se distinguent par une architecture soignée, la présence de parcs et de tours.

Il faut également mentionner l’existence de caveries citées postérieurement à la transaction de 1343 et qui peuvent avoir été “érigées” par les vicomtes pour récompenser des proches, ainsi que des maison nobles qui n’avaient pas rang de caverie, mais dont l’aspect était très proche, la distinction entre les deux semblant purement honorifique.

Aujourd’hui ces maisons présentent encore des caractéristiques qui les différencient nettement des maisons rurales traditionnelles :

Conclusion

La densité de châteaux en pays d’Orthe reflète la densité .de l’occupation humaine. En effet, les châteaux médiévaux servent avant tout à encadrer les hommes. La périphérie du Pays d’Orthe apparaît ainsi plus propice à l’activité agricole, tandis que les hauteurs boisées du centre et de l’est ne comptent que très peu de châteaux.

Mais ce qui ressort de cette brève étude, c’est la variété typologique des “châteaux”, de la forteresse féodale à la simple gentilhommière. Ce qui fait le château, ce n’est pas l’importance stratégique ou militaire, c’est avant tout la prétention, la revendication du possesseur.


Sources

LANDAIS CELEBRES ET FAMILLES NOTABLES DES LANDES

Avertissement : Ces pages ne sont que des tentatives de reconstituer la filiation de ces familles, et ne sont sûrement pas exhaustives ni exemptes d’erreurs. C’est avec plaisir que j’en discuterai avec vous (cyril.delmas-marsalet@wanadoo.fr)

PERSONNAGES

FAMILLES

Nom Détails Communes
Abbadie (d’) Seigneurs d’Arboucave et St-Germain. Arboucave, St-Sever, Mant, St-Aubin, Maylis et 64.
Albret (d’) Originaires du village landais de Labrit, ancêtres maternels d’Henri IV. Labrit, Tartas.
Antin (d’) Seigneurs de Saint-Pée, de Hon, de Boucosse, Sauveterre, Arx, etc. Mugron, Dax, Gamarde, Tartas.
Arbo (d’) Seigneurs de Castetmerle, Casaubon, etc. Mugron, Canenx, St-Sever, Laurède, Nerbis, Tartas.
Arracq (d’) Seigneurs de Vignes, Nassiet, Marpaps, etc. Sault-de-Navailles (64), Marpaps, Nassiet.
Aspremont (d’) Voir Orthe.
Bachelier (de) Seigneurs de Gentes, Castéja, Talamon, Rostaing, Agès, Bias, Mimizan, Aureilhan, Mézos, etc. Dax.
Barbotan (de) Seigneurs de Barbotan (32), Mormès, Laballe, Carritz, Maupas. Ousse-Suzan, Barbotan (32), Mormès (32), St-Sever.
Barry (de/du) Seigneurs de Toujun, seigneurs puis vicomtes de Puyol. Puyol-Cazalet, St-Sever.
Basquiat (de) Seigneurs de Coiton, Artigon, Arthos, Lahouze, Toulouzette, Mugriet, Montaut, Horsarrieu St-Sever.
Bastiat Laurède, Mugron, Bayonne (64).
Batz (de) Seigneurs d’Armentieu. Tartas.
Batz (de) Seigneurs de Lamothe, vicomtes d’Aurice, Le Leuy, barons de Diusse (64), Buanes, Mascaraàs (64), etc. St-Sever, Pau (64), Dax, Mont-de-Marsan, Lamothe
Baylenx (de Poyanne) Seigneurs, barons puis marquis de Poyanne, Nousse, Castandet, Laminssans, marquis de Castelnau. Seigneurs de Poudenx, Hauriet, Projan, St-Cricq-Chalosse, Bassercles, Castelner, Castillon, Serreslous, Souslens, etc. Poyanne, Dax, Poudenx, Arengosse, St-Cricq-Chalosse.
Bécane Bourgeois de Dax. Dax, Bayonne (64).
Bédorède Seigneurs de Bédorède, St-Laurent, le Poy, Bessabat, Montolieu, Gayrosse St-Laurent-de-Gosse, Dax, Bayonne (64), Pouillon, St-Jean-de-Marsacq.
Bergoing Bourgeois de Dax. Dax, St-Geours-d’Auribat, Poyartin, Goos.
Biaudos (de) Seigneurs de Biaudos, Castéja, Mézos, Laharie Biaudos, Mézos.
Borda (de) Seigneur d’Abesse, Oro, Brutails, Sort, Josse, Monpribat, Labatut, Heugas Dax, Labatut, Pomarez, Hastingues.
Castelnau (de) Seigneurs-barons de Castelnau-Tursan, Geaune, Miramont, Bats, Buanes Castelnau-Tursan, Geaune, Montgaillard, Brocas.
Cauna (de) Seigneurs-barons de Cauna, Mauco, Aurice, Mugron, Poyaler, Toulouzette, Camiade, etc. Cauna, Tartas
Caupenne (de) Seigneurs-barons de Caupenne, Gaujacq, Brassempouy, Amou, St-Cricq-du-Gave, Osserain (64), St-Pée (64), Arbonne (64), Bonnut, Arsague, Castelsarrazin, Pomarez, etc. Caupenne, Amou, St-Pée-sur-Nivelle (64), Arengosse, Duhort-Bachen.
Cès (de) Seigneurs d’Horsarrieu, barons de Hontanx, Ossages, Caupenne Doazit, Dax, Coudures, Caupenne.
Chambre (de) Seigneurs-barons d’Urgons, St-Genès, Peyros Aureilhan, Tartas, Urgons
Dailhencq Bourgeois de Dax. Dax.
Dargoubet Bourgeois de Dax. Seigneurs de Les Serres. Dax, Arsague.
Depons alias de Pons Bourgeois de Dax. Seigneurs de Narrosse. Dax.
Dessarps alias de Sarps Seigneurs du Hillon, Arracq, Tilh, Lorreyte. Castelnau-Chalosse, Tilh, Caupenne, Dax, Amou.
Destouesse Pontonx-sur-l’Adour, Sort-en-Chalosse, Tartas.
Ducamp alias du Camp Seigneurs d’Orgas, Mellan, Maurian, Talauresse. Tartas, St-Yaguen, Bordeaux (33), Garrey.
Ducournau Seigneurs de Poy en St-Maurice, Brassenx, Gagera, Nauté, Pébarthe, Maichen, Hauriet, Antichan, Basta et Carritz en Ousse. Grenade-sur-l’Adour, Mont-de-Marsan, Ousse-Suzan.
Foix-Candale (de) Barons de Doazit et du Lau. Doazit, Mugron, Duhort-Bachen.
Laas (de) olim de Camon Seigneurs de Gestède. Orthevielle, Soustons.
Labadie (de) alias de l’Abadie Seigneurs de l’Abadie de Gamarde, du Castéra, Bergoignan, Bouheben, Aydrein en Vielle-Tursan, de Bombardé, de Gauzies en Fargues. Gamarde, Fargues, Vielle-Tursan, St-Justin.
Labasse (de) Seigneurs de Maichen, co-seigneurs de Ste-Croix. Mont-de-Marsan, St-Perdon.
Laborde (de) Seigneurs d’Arcet, Maignos, Pilo, Major, Moncube, Arbrun, St-Loubouer, Abany, Lassalle, Pédeboulan, Noguès, Lissalde St-Sever, Eyres-Moncube, Bayonne (64).
Lagoeyte (de) Seigneurs de Bias, Capas, le Pin, Lesperon. Mimizan, Lesperon, Dax.
Lalande (de) Barons de Montaut et Magescq, seigneurs d’Olce en Iholdy (64), Habas, Auterrive (64), St-Cricq-du-Gave, Hinx, Labatut Habas, Bayonne (64), Biarrotte, Hinx, Dax, St-Cricq-du-Gave, Labatut
Lalanne (de) Seigneurs de Six et Mombet, Goalard et Olce en Iholdy (64). St-Lon-les-Mines.
Larreillet Habas, Ychoux, Parentis-en-Born.
Le Blanc alias du Blanc Seigneurs-barons de Labatut, Lamothe, vicomtes d’Argelouse, barons d’Arouille, seigneurs de Norton. Mont-de-Marsan, Bégaar, St-Vincent-de-Tyrosse, Saubion.
Maignes Bourgeois de Dax. Seigneurs de Narrosse. Dax, Castelnau-Chalosse.
Marsan (de) Voir Cauna
Maumen (de) Bourgeois de Dax. Seigneurs de Bellocq et Lahosse. Dax.
Mauringlanne (de) Bourgeois de Dax. Dax, Montaut.
Neurisse (de) Barons de Laluque, seigneurs de Poyulohaut et Talence. Dax, Soustons, Tartas, Moliets-et-Maa.
Orthe (d’) alias d’Aspremont Vicomtes d’Orthe, barons de Cauneille et Oeyregave, etc. Peyrehorade, Ste-Marie-de-Gosse, Cagnotte, Bayonne (64).
Poudenx (de) Voir Baylenx
Poyferré (de) Seigneurs, barons puis comtes de Cère St-Sever, Laglorieuse, Mont-de-Marsan
Prugue (de) Seigneurs de Cézeron et Lazarenx, Cailhau, Micarrère, Bacquera, etc. Barons de Maichen. Mont-de-Marsan, Bretagne-de-Marsan, Tartas, St-Sever
Saint-Martin (de) Seigneurs de gestède en Orthevielle et Habas. Orthevielle.
Saint-Martin (de) Seigneurs du Luc en Bélus, Villenave et Saurey. Bélus.
Saint-Martin (de) Seigneurs de St-Martin en Pouillon, Agès, Rosating, Talamon, Bétuy, Brutails, Berraute, Castaignos, barons de Labenne et Capbreton. Pouillon, Dax, St-Geours-de-Maremne, Biaudos, Ste-Marie-de-Gosse, St-Martin-de-Hinx, Soustons, Dax.
Saint-Martin (de) Seigneurs de St-Martin-de-Seignanx, vicomtes de Biscarosse, marquis de Pontonx et Rion, vicomtes d’Echauz St-Martin-de-SeignanxSt-Étienne-de-Baïgorry (64)
Spens (de) Seigneurs d’Estignols, St-Germain, Bouillon, Onès, St-Perdon, Lagastet Aurice, St-Sever, Bordeaux
Tartas (de) Vicomtes de Tartas et Dax, seigneurs de Mixe et Ostabaret. Seigneurs de Brutails. Tartas, Dax, Goos.
Villemayan (de) Seigneurs-caviers de Villemayan en Orist, Ordosse Orist, St-Lon-les-Mines

LES DEPOUILLEMENTS

Paroisse Période Descriptif Auteur
Castelnau-Chalosse 1625-1832 BMS C. Landalle
Dax 1663-1706 Contrats de mariages et testaments passés devant maître DAILHENCQ, notaire à Dax (Liste des patronymes A à C D F à J L à La Le à M N à R S à V) C. Delmas-Marsalet
Doazit et Le Mus 1607-1742 BMS P. Dubedout
Lahosse 1691-1792 Mariages ordre alphabétique Index - Nom des époux : Angoumau-Dartiguelongue Daurait-Ducazau Dudès-Justes Labadie-Lamourère Lanavère-Nassiet Paban-Vèguerie Vous pouvez également télécharger le fichier compressé au format Excel BMS ordre chronologique C. Landalle
Mont-de-Marsan 1914-1918 Dépouillement des soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale Divers
Oeyregave 1813-1902 NMD Mme Duboué et Ph. Dorange
Pey 1648-1792 Mariages C. Delmas-Marsalet
Peyrehorade (canton de) 1691-1792 Table alphabétique des contrats de mariage passés devant des notaires du pays d’Orthe (canton de Peyrehorade). C. Delmas-Marsalet
Pouillon 1670-1899 Décès
Saint-Esprit (Bayonne) Tout le XIXe siècle Mariages Philippe Dorange
Saint-Vincent-de-Xaintes (Dax) Tout le XIXe siècle NMD Philippe Dorange
Tartas 1731-1792 BMS C. Landalle

NOS MEMBRES SUR LE NET

Nom Adresse Site sur internet E-mail
Bouchères Marie-Françoise Pages personnelles Ecrire
Bouissou Jean-Paul Ecrire
Delmas-Marsalet Cyril 16, rue Léon des Landes 40000 MONT-DE-MARSAN Pages personnelles Ecrire
Dubedout Philippe Pages personnelles et histoire de Doazit Ecrire
Landalle Christophe Pages personnelles

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BIBLIOGRAPHIE LANDAISE

Ces ouvrages sont en possession de membres du Centre Généalogique des Landes.
Il peut être répondu à des demandes précises (contacter par e-mail le secrétaire)

GENEALOGIE :

HISTOIRE :

ONOMASTIQUE, TOPONYMIE ET LINGUISTIQUE :

DIVERS :